Agauche, Alfredo Pérez Rubalcaba, 60 ans, tête de liste du Parti socialiste aux législatives du 20 novembre en Espagne. A droite, Mariano Rajoy, patron du Parti populaire, que tous les sondages donnent largement gagnant pour remplacer le Premier ministre sortant, le socialiste José Luis Zapatero. Les deux rivaux se sont affrontés durant une heure quarante lundi, sur un plateau de télévision vide, séparés par un médiateur et chronométrés par deux arbitres de… basket.
Avant El debate 2011, Rajoy, leader de droite sans charisme, surfait déjà sur le mécontentement populaire qui accompagne la crise économique sévissant sur fond de chômage et de désillusions quant à l'administration socialiste. «Dans ce face-à-face, le gagnant ne sera pas nécessairement celui qui emportera le trophée», a prévenu d'entrée de jeu le quotidien de gauche Público lundi.
Même si Rubalcaba, orateur confirmé qui fut l'homme politique le plus populaire d'Espagne en tant que ministre de l'Intérieur, a opportunément su rappeler les coupes budgétaires opérées dans la santé ou l'éducation menées dans les régions où la droite est déjà majoritaire, il n'a apparemment pas réussi à convaincre. Son adversaire est pour sa part resté flou sur son programme, se contentant d'asséner que «la situation est devenue insoutenable parce qu'il y a plus de cinq millions de personnes qui ne peuvent travailler en raison des dettes accumulées et des dommages pour l'économie». Un état de fait admi