Menu
Libération

Les pionniers de l’islam bienvenus au Chiapas

Article réservé aux abonnés
publié le 9 novembre 2011 à 0h00

C’est une enclave musulmane en pays maya, un fragment d’islam en terre zapatiste. A San Cristóbal de Las Casas, au Chiapas (sud-est du Mexique), il n’y a pas que les églises évangéliques qui fleurissent. L’islam a été bien accueilli par les Indiens de l’ethnie tzotzil. Cinq cents familles y forment la plus importante communauté musulmane du Mexique.

C'est sur San Cristóbal que l'Espagnol Aureliano Pérez, plus connu sous le nom d'émir Nafia, a jeté son dévolu en 1996. Il s'y est établi pour «apporter le cadeau de la foi musulmane», cinq siècles après l'imposition du christianisme aux Indiens par ses ancêtres. Avec d'autres familles de convertis venus d'Andalousie, il a convaincu les Tzotzils que c'était l'islam, et en particulier le soufisme, qui assouvissait le mieux leur besoin de développement spirituel. «Les Tzotzils se sont montrés très réceptifs. Ils nourrissent un grand intérêt pour la dimension spirituelle de l'être humain […]. Ils ont vu en nous leurs semblables», explique l'émir Nafia.

En 1996, le Chiapas est parcouru par un vent de révolte. L’Armée zapatiste de libération nationale prône la reconnaissance de l’autonomie des communautés indigènes. L’insurrection lancée deux ans plus tôt atteint son apogée grâce à la détermination des paysans rebelles et au rayonnement international du mouvement. Pourtant, les convertis espagnols affirment que leur venue n’est pas liée à ces événements et ils réfutent toute affinité avec le mouvement zapatiste, même s