«Je veux voir en face qui aura le courage de me trahir», avait lancé lundi, impavide, Silvio Berlusconi. Hier, le bras des félons n'a pas tremblé. Le chef du gouvernement italien a en effet perdu sa majorité absolue à la Chambre des députés et annoncé après un entretien avec le chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, qu'il présenterait sa démission dans quelques jours.
Le compte-rendu du bilan de l'Etat 2010 a été adopté, mais le texte est passé avec seulement 308 voix, l'opposition s'étant abstenue. Il a manqué 8 voix pour décrocher la majorité absolue. Après avoir réuni ses collaborateurs pour prendre acte de ce sérieux revers, le président du Conseil est donc monté hier soir au palais du Quirinal. A sa sortie, au bout d'une heure d'entretien, un communiqué de la présidence de la République a indiqué que Silvio Berlusconi avait «pris conscience des implications du résultat du vote à la Chambre et qu'il remettrait son mandat après approbation de la loi de stabilité». C'est-à-dire après l'adoption, prévue en fin de semaine, des mesures budgétaires et des réformes économiques promises à l'Union européenne pour faire face à la crise de l'euro.
«Judas». Jusqu'au bout, Silvio Berlusconi a tenté de résister. Et ce malgré les défections qui se sont accumulées dans son propre camp depuis une semaine. Chaque jour amène son lot de «déçus» de la dernière heure du berlusconisme, rebaptisés «Judas» par Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusc