Jusqu'au bout, il a tenté de s'accrocher à un pouvoir qui lui a garanti l'immunité pénale pour ses nombreuses casseroles judiciaires. Quelque 24 procès qui, depuis son entrée en politique, n'ont jamais abouti à une condamnation définitive grâce, notamment, à des lois taillées sur mesure votées par sa majorité. Cheveux teints et implants, visage cireux et lifté comme sur un plateau télé, multipliant depuis des mois les blagues de cul et les soirées «bunga bunga» pour bien montrer que, malgré un cancer de la prostate opéré en 1997, «il en a» toujours, Silvio Berlusconi a finalement pris acte de l'effondrement de sa majorité. Début octobre, son tout-puissant ministre des Finances, Giulio Tremonti, lui avait dit crûment : «Silvio, tu ne comprends pas que le problème de l'Italie, ce n'est pas la dette, c'est toi.» Toujours plus bunkerisé, entouré de ses enfants et des derniers fidèles, le septuagénaire Premier ministre, mégalo qui clamait «mon gouvernement est le meilleur qu'ait eu l'Italie depuis cent cinquante ans», a finalement jeté l'éponge, éructant contre les huit «Judas» qui lui ont manqué lors du vote de mardi.
Le milliardaire milanais et tycoon des médias, le séducteur qui aimait à jouer au crooner et a cristallisé, deux décennies durant, les rêves d’une bonne partie de l’électorat italien, s’était déjà depuis des années transformé en caricature de vieux beau. Un homme de plus en plus isolé dans sa villa milanaise d’Arcore ou au palais