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Libération

Les élections de quartier en Chine, un scrutin «libre» sur le papier…

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publié le 10 novembre 2011 à 0h00

Une petite école, au pied d’une forêt de HLM de l’arrondissement de Dongcheng. Elle sert de bureau de vote de la municipalité de Pékin, qui élisait mardi 4 000 députés de quartier. Très terre à terre, les prérogatives de ces «élus du peuple», renouvelés tous les cinq ans, vont rarement au-delà des problèmes de crottes de chiens et de ramassage des poubelles. Mais c’est le seul poste électif auquel n’importe quel candidat ayant recueilli dix signatures peut être élu au suffrage direct.

Ce simple fait suffit à rendre le scrutin potentiellement subversif aux yeux des autorités. D’ailleurs, ce bureau de vote, dépourvu d’isoloir, installé dans cette petite école, est gardé comme une forteresse par des policiers, en uniforme et en civil, et une poignée d’officiels portant un insigne de membre du Parti. Un simple cliché pris de l’extérieur suffit à faire bondir les cerbères, qui exigent la suppression de l’image. Seuls les inscrits, répertoriés sur une liste validée par le comité de quartier, peuvent pénétrer dans l’enceinte démocratique. Le même comité a validé une liste de trois candidats.

Des personnes qui ont pourtant obtenu le quota de signatures, comme Han Ying, ont été interdites de candidature. «Le comité refuse de me dire sur quel critère j'ai été écartée», soupire la ménagère sexagénaire, qui a sans doute eu le tort de se présenter en «candidate indépendante». La loi l'y autorise, mais le Parti communiste est prêt à tout pour empêcher les francs-tireurs d'occuper d