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Libération
Analyse

Inexorable engrenage

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Tout concourt à une radicalisation des violences entre un peuple tenté par la lutte armée et un régime aux abois.
publié le 14 novembre 2011 à 0h00

Plus que jamais, l’heure est à la violence en Syrie. Elle a été pendant longtemps l’exclusivité du régime, qui a fait tirer son armée à maintes reprises sur les défilés pacifiques, bombarder avec ses chars, et même ses navires de guerre, les villes qui protestaient. Un régime qui a aussi assassiné tant et plus, torturé à mort, emprisonné par milliers, sans parler des pillages par les soldats de certaines localités rebelles. Après huit mois d’une répression sanglante, qui a fait au moins 3 500 morts, selon les chiffres de l’ONU (sans doute beaucoup plus en réalité), la résistance pacifique de la population commence à s’épuiser et à prendre une tournure plus guerrière. Elle est d’abord le fait de militaires déserteurs, réunis dans l’Armée syrienne libre (ASL). Même si cette armée a commencé à monter des embuscades ici et là - l’une d’elle assez sérieuse s’est déroulée il y a environ un mois à Qser -, et si elle pourrait peut-être contrôler une partie de la région montagneuse du djebel al-Zawiya (nord), elle ne compte guère plus que plusieurs centaines de combattants - tout en en revendiquant 17 000. C’est donc encore une armée fantôme, et il lui manque avant tout une base arrière.

«C'est phénoménal». Or, ni Ankara (inquiète du PKK, dont la branche syrienne est à l'origine des récentes et meurtrières attaques sur le sol turc), ni la prudente Jordanie, ni l'Irak (qui a ses propres soucis intérieurs) n'entendent jouer ce rôle. Demeure le fragile Liban, dont la fro