«Le maintien au pouvoir de Silvio Berlusconi est désormais perçu par beaucoup comme une circonstance incompatible avec une activité gouvernementale intense et crédible.» C'était il y a moins d'un mois. Mario Monti, l'auteur de ce jugement sans appel, n'était qu'un ancien commissaire européen et le président de la très réputée université Bocconi. Malgré les difficultés, la chute du Cavaliere semblait peu probable. D'autant que la gauche qui réclamait en vain la démission de Silvio Berlusconi semblait incapable de faire émerger une personnalité crédible.
C'est dans ce contexte qu'en quelques semaines le prestige académique, la compétence reconnue de Mario Monti et ses contacts internationaux l'ont transformé en unique figure de recours pour reléguer aux archives dix-sept ans de Berlusconi et calmer les attaques des marchés contre l'Italie avec le soutien des capitales étrangères. «Il nous faut une personnalité qui soit respectée en Europe et dans le monde. Seul Monti peut nous sauver», jugeait encore il y a quelques jours l'ancien président du Conseil, Romano Prodi.
Sans la moindre expérience gouvernementale, Mario Monti, nommé hier à la tête du gouvernement, s'apprête à endosser à la fois le costume de pompier et de réformateur d'un pays bloqué. Et cela avec le soutien du Parti démocrate, qui plébiscite cet expert d'inspiration libérale. Car, en ces temps de tourmente financière, son parcours vaut toutes les garanties. Né en 1943, il devient, à seulement 26 an