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Libération
EDITORIAL

Soutien

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publié le 14 novembre 2011 à 0h00

De beaux esprits se pincent le nez face aux aléas ou aux incertitudes des révolutions arabes. Après la divine surprise de la chute des dictateurs et l’enthousiasme lyrique des commentateurs, viendrait le temps de prendre ses distances et de renvoyer à leurs fantômes mortifères les pays du Sud de la Méditerranée. Comme si primait encore dans les esprits une vision culturaliste qui met à distance ou condamne irrémédiablement à l’échec cette étrangeté islamique venue d’ailleurs. A ceux-là, la décision historique prise ce week-end par la Ligue arabe vient opportunément rappeler que le monde a basculé au printemps dernier. Cette institution, qui nous avait habitués à des communiqués insipides et lénifiants pendant un demi-siècle, a décidé de mettre le régime syrien au ban de la communauté arabe. Pour Tunis, Le Caire ou Tripoli, il n’est plus acceptable qu’un dictateur d’un pays «frère» tire à vue sur les manifestants, arrête en masse ou torture dans les prisons.

Dix-huit pays arabes l’affirment sans ambages, décrètent des sanctions et travaillent à l’union de l’opposition syrienne sans même exclure - ultime tabou - de lui accorder un soutien militaire. Même s’il ne faut pas sous-estimer les arrière-pensées régionales ou croire qu’une hirondelle fait le printemps démocratique, ce nouveau «front du refus» a fière allure. En même temps qu’un hommage aux martyrs tombés sous les balles du tyran Bachar al-Assad, il apporte un soutien sans équivoque à un peuple qui fait preuve d’un cour