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A Rome, Mario Monti monte au front

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Italie . Pressé par les marchés, le nouveau président du Conseil élaborait hier une équipe technique de choc.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 16 novembre 2011 à 0h00

Faire vite mais durer. Sous la pression des marchés, qui ont, hier encore, maintenu à des niveaux élevés le différentiel de taux d’intérêts italien et allemand, l’économiste Mario Monti, désigné pour succéder à Silvio Berlusconi, a mis le turbo pour former le nouveau gouvernement. L’objectif est de rassurer les investisseurs, qui voient d’un mauvais œil l’instabilité politique transalpine.

La liste de ses ministres devait ainsi être dévoilée au plus tard ce matin. Mais dès lundi, l'ancien commissaire européen a fait savoir qu'il n'envisageait pas son passage au pouvoir comme celui d'un urgentiste, pour un éphémère choc de rigueur. «Il Professore» a fait comprendre à ses interlocuteurs qu'il entendait durer jusqu'à la fin de la législature, au printemps 2013, pour avoir le temps de faire des réformes en profondeur. Et cela, alors que le parti du Peuple de la liberté (PDL) de Berlusconi ne souhaitait lui accorder qu'un mandat à court terme afin qu'il réponde aux exigences budgétaires de Bruxelles puis qu'il retourne à ses chères études. «Il est évident que le Parlement peut décider à n'importe quel moment que le gouvernement n'est plus digne de sa confiance. Mais si une échéance devait être fixée, cela minerait la crédibilité dudit gouvernement, et cela, je ne l'accepterai pas», a considéré Monti.

Le PDL aurait cédé sur ce point. En revanche, jusqu’au dernier moment, Mario Monti n’était pas sûr de pouvoir embarquer dans son équipe des représentants politiques. Au milieu