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Analyse

Parti nationaliste, antisémite et xénophobe, le Laos envahit la Grèce

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L’entrée au gouvernement de la formation d’extrême droite ne fait pas de remous dans le pays.
publié le 16 novembre 2011 à 0h00

Jean-Marie Le Pen était l'invité d'honneur de son mariage et Carl Lang son témoin à l'église : Makis Voridis a beau avoir l'allure d'un avocat bon teint de la bourgeoisie grecque, ce quadragénaire au visage poupin n'a jamais caché son admiration pour le Front national et milite au sein de l'extrême droite depuis l'époque où il brisait les manifs de gauche à la fac de droit. Il est désormais ministre des Transports dans le nouveau gouvernement de coalition censé sauver la Grèce de la faillite. Pour la première fois depuis la chute de la junte des colonels en 1974, l'extrême droite participe au pouvoir. Un tabou est ainsi brisé sans susciter beaucoup d'émotion. «Tout le monde s'en fout ! Même une partie de l'extrême gauche estime que ce n'est pas une priorité de protester contre l'arrivée de ces fascistes xénophobes et antisémites au gouvernement», déplore le journaliste Georges Mitralias.

Étoile. Quatre membres du Laos (Rassemblement populaire orthodoxe, dont l'acronyme signifie «peuple»), ont rejoint l'équipe gouvernementale dirigée par l'ex-banquier Loukas Papademos. Outre Makis Voridis, on trouve ainsi Adonis Georgiadis, devenu secrétaire d'Etat à la Marine marchande. Il s'était fait remarquer en 2006 pour avoir coédité un ouvrage, les Juifs, toute la vérité, dans lequel était exprimé le regret qu'Hitler n'ait pas pu tuer tous les Juifs d'Europe. L'auteur du livre, Constantin Plevris, qui avait soutenu la junte des colonels, est considéré