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Libération

Tremblement de terre syrien au Proche-Orient

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publié le 16 novembre 2011 à 0h00

C'est une résolution qui dit tout, ou presque, de l'état du monde arabo-musulman. En décidant, samedi, d'exclure la Syrie de leurs réunions et de faire «appel aux Nations unies» si le régime de Bachar al-Assad persistait dans «la violence et les assassinats», les Etats de la Ligue arabe ont d'abord laissé voir la peur que leur inspirent aujourd'hui leurs populations.

Ils ont craint que leurs opinions publiques ne leur reprochent de continuer à ne rien faire pour empêcher la poursuite de ces massacres, qu’elles ne les en tiennent pour complices et qu’ils n’aient à bientôt faire face à des manifestations de soutien aux manifestants syriens. Ils ont craint d’en être eux-mêmes déstabilisés et de laisser, de surcroît, à la seule Turquie le bénéfice politique et moral de sa condamnation du régime syrien avec lequel elle a rompu depuis plusieurs mois.

En adoptant cette résolution, les gouvernements arabes ont voulu prévenir tous ces risques à la fois mais là n’était pas l’unique raison de leur fermeté.

La deuxième est que la Syrie est un allié de l'Iran, son seul véritable allié au Proche-Orient et dans le monde. Dirigée par des alaouites, par une branche du chiisme alors qu'elle est très majoritairement sunnite, la Syrie constitue le pivot du front qui l'unit au Hezbollah libanais et à la théocratie iranienne, l'axe de ce «croissant chiite» grâce auquel l'Iran perse se projette au cœur du monde arabe, pèse sur le conflit israélo-palestinien et pousse ses pi