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Libération
Reportage

Le choc du terrorisme néonazi

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Scandale en Allemagne, où trois tueurs d’extrême droite ont semé la terreur pendant une dizaine d’années. Des spécialistes dénoncent le laxisme de la police ou, pire, des protections.
publié le 17 novembre 2011 à 0h00

L’explosion a dû être phénoménale. Le 4 novembre, sous le coup de la déflagration, les murs extérieurs du premier étage de cette maison mitoyenne, au numéro 26 de la Frühlingstrasse à Zwickau, se sont effondrés dans le petit jardin qui l’entoure. Des tas de briques s’y empilent désormais, dans l’attente des bulldozers qui viendront tout raser quand l’enquête aura pris fin. Du toit, il ne reste que des poutres calcinées. Les tuiles ont été projetées sur des centaines de mètres et c’est un miracle si personne n’a été blessé. Les deux couvreurs qui travaillaient sur place ce jour-là faisaient une pause-café au moment de la déflagration.

«Nous avons tout de suite pensé aux habitants», raconte un retraité, toujours sous le choc. Il habite en face de la ruine, dans un pavillon propret, comme toutes les maisons de ce quartier tranquille du nord-ouest de Zwickau - une ville de 120 000 habitants du sud de l'ex-RDA, non loin de la frontière tchèque. La Frühlingstrasse («rue du Printemps»), située dans le quartier huppé de Weissenborn, est une adresse recherchée à Zwickau. Au bout de la rue, les champs rappellent que l'on se trouve en lisière de la ville. Un gage de discrétion pour les habitants du numéro 26… Car, comme le révèlent les traces d'explosifs retrouvées dans les ruines, l'explosion est d'origine criminelle. Le constatant le jour du sinistre, la police a rapidement fait appel à des forces spéciales.

«Carrière». Avant de faire sauter son logement, le 4