«Illégal» : C'est sous ce titre que le visage triste et fermé d'un réfugié angolais de 18 ans a fait la une du quotidien NRC.next,fin octobre. Le cas de Mauro Manuel, arrivé seul aux Pays-Bas en 2003, émeut et divise dans les polders. A tel point que 70% des Néerlandais, et même 43% des électeurs de Geert Wilders (populiste qui prêche la fermeture des frontières), estiment qu'il faut faire une exception. Mauro, lycéen sans histoires inscrit dans un club de foot, veut devenir informaticien. L'archétype de l'immigré bien intégré…
Mais, voilà : Gerd Leers, ministre de l'Immigration chrétien-démocrate, sous la pression de l'aile conservatrice de son parti, a annoncé le 4 novembre que ce dossier ne pouvait faire exception. Et ce, malgré les promesses de régularisation faites en septembre, à la demande des députés de gauche. Mauro vit depuis ses 10 ans dans une famille d'accueil de la province du Limbourg (sud), qui n'a pas réussi à l'adopter, en raison du blocage de l'administration. S'il veut rester aux Pays-Bas, il lui faudra demander un visa étudiant en bonne et due forme. Une procédure qui n'est possible qu'à partir de son pays d'origine. Il lui faudra aussi prouver qu'il ne peut pas prendre les mêmes cours en Angola, un pays dont il ne parle plus la langue, le portugais. Le médiateur pour les enfants, Marc Dullaert, estime que cette expulsion serait non seulement «choquante», mais qu'elle violerait aussi les traités de l'ONU sur les droits des mineu