Cristobal Montoro est un homme pressé et son agenda «est booké pour au moins un mois», selon son entourage. De fait, l'un des principaux inspirateurs du programme économique du Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy évite autant que possible d'afficher les détails du plan de rigueur concocté pour l'arrivée aux affaires du PP. Exposer franchement ce que recouvre la volonté de «réformer l'Espagne» pour revenir à un déficit de 4,4% du PIB comme l'a promis Rajoy, l'obligerait à évoquer les 20 milliards de coupes qu'il entend imposer au pays, en taillant à la hache dans les emplois du secteur public et dans les programmes d'aides sociales. Et à dévoiler l'arsenal de mesures prévues pour la «nécessaire réforme du marché du travail»,«pour gagner la confiance des investisseurs» et «libéraliser l'économie».
Crispé. Croisé le 11 novembre dans les locaux de Radio Séville, où il s'attardait malgré un emploi du temps serré, Montoro plaisante volontiers sur les failles du programme du Parti socialiste (PSOE) et affirme que le futur gouvernement sera «sérieux» et travailleur. Costume gris foncé, cravate bleue et montures de lunettes discrètement assorties, il a le sourire crispé mais domine avec une remarquable aisance les platitudes de la langue de bois. Le chômage ? «Il n'y a pas de formule magique !» Les déficits publics ? «Il faut arrêter de dépenser ce qu'on n'a pas.» Le secteur public ? «Il con