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Gbagbo au seuil de la CPI

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Côte-d’Ivoire. Alassane Ouattara compte sur le zèle du procureur de La Haye pour écarter son prédécesseur.
publié le 19 novembre 2011 à 0h00

Depuis qu’il s’est installé à Abidjan dans le fauteuil présidentiel, au printemps, Alassane Ouattara a une obsession : lever l’hypothèque Laurent Gbagbo. Même reclus dans le nord de la Côte-d’Ivoire, l’ancien chef de l’Etat continue d’empoisonner la vie de son successeur. Ainsi le parti fondé par Gbagbo, le Front populaire ivoirien, refuse de participer aux législatives du 11 décembre tant que son mentor reste privé de liberté.

D’après nos informations, Alassane Ouattara serait sur le point de toucher au but grâce au zèle du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, l’Argentin Luis Moreno Ocampo. Ce dernier cherche à terminer son mandat sur un coup d’éclat en accrochant à son tableau de chasse un ex-président. Un tel «succès» lui permettrait d’atténuer l’humiliation infligée par le président du Soudan, Omar el-Béchir, qui, malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui en 2009, continue de circuler impunément en Afrique.

Le transfèrement de Gbagbo à La Haye, dans le cadre de l’enquête sur les crimes commis durant la crise post-électorale (décembre 2010-avril 2011), porterait un coup fatal aux illusions de ses partisans, qui rêvent de son retour en politique. Mais, redoutent des sources diplomatiques, son départ pourrait aussi provoquer des incidents à la veille des législatives.

Depuis plusieurs semaines, les équipes de Luis Moreno Ocampo sont à pied d’œuvre en Côte-d’Ivoire, où les nouvelles autorités leur fournissent toute l’aide dont elles ont besoin pour accél