Le troisième essai devrait être le bon. A 56 ans, Mariano Rajoy, patron du Parti populaire (PP, droite) qui a déjà échoué deux fois aux portes du palais de la Moncloa, le siège du gouvernement espagnol, y installera son équipe dans les prochaines semaines. Tous les sondages donnent en effet le PP vainqueur des élections législatives de dimanche avec une écrasante majorité de 192 à 196 sièges aux Cortès generales (Parlement), contre 110 à 113 sièges pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, au pouvoir).
Si les urnes confirment ces prévisions, la droite remportera ce week-end sa plus grande victoire électorale depuis la fin de la dictature franquiste, au milieu des années 70. Au point que l’Andalousie, traditionnellement socialiste, pourrait basculer dans l’escarcelle d’un PP qui talonne par ailleurs son concurrent de droite Convergencia i Unio (CiU) en Catalogne pour la seconde place, et joue les trouble-fête chez les nationalistes au Pays Basque.
Bâtiment.«Le PSOE sera jugé sur le chômage», a scandé Mariano Rajoy durant sa campagne, sur fond du slogan «Sùmate al cambio» (Rejoins le changement) qu'il est censé incarner. Mais les électeurs semblent plus désireux de sanctionner la gestion socialiste que de se laisser bercer par les sirènes du PP. Ainsi, les 5 millions d'Espagnols privés d'emploi (21,5% de la population active) ont-ils progressivement grossi les rangs des déçus d'un gouvernement «qui a mal évalué la gravité de la crise