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Analyse

Le Hezbollah dans le piège de la révolte syrienne

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Mis en difficulté par l’impopularité de son soutien au régime d’Al-Assad, le parti chiite libanais doit également faire face à des dissensions internes.
publié le 19 novembre 2011 à 0h00

Numéro 3 du Hezbollah, cheikh Mohammed Yazbeck est un pur parmi les purs, un dur parmi les durs que les Israéliens ont tenté à plusieurs reprises d'assassiner, notamment en bombardant sa maison de Baalbeck, dans l'est du Liban, pendant la guerre de 2006. Représentant le Guide suprême iranien auprès du parti chiite libanais, il est regardé comme l'un des meilleurs alliés de Téhéran comme de Damas. C'est pourquoi le régime syrien est sans doute tombé des nues quand, voici deux mois, il a mis au jour une filière d'armes en provenance du Liban à destination d'un groupe d'opposants et est remonté jusqu'à un fils de… Yazbeck. Explication : celui-ci avait vendu un des dépôts d'armes de son père dans la Bekaa. Après des années de règne sans partage sur les régions chiites et la banlieue sud de Beyrouth, le «parti de Dieu» n'est donc plus un modèle d'intégrité. «Lui aussi s'est laissé gagner par la corruption. Il est passé de l'état de mouvement de résistance à celui de mafia. Et cela lui pose des problèmes de plus en plus aigus», résume l'analyste Samir Fangié, l'un des cerveaux de l'opposition dite du 14 mars (pro-occidentale).

«Décrochage». En fait, les ennuis s'accumulent pour le parti qui, pourtant, venait de triompher en faisant chuter en janvier le gouvernement de Saad Hariri. Première grave inquiétude, la Syrie, une question devenue obsédante pour la direction du parti qui a renouvelé son allégeance à Bachar al-Assad. Le 11 novembre, le chef du Hezbol