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Libération
Correspondance du Caire

En Egypte, la place Tahrir reprend feu

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Des affrontements meurtriers ont opposé manifestants et policiers ce week-end au Caire.
Un manifestant blessé évacué vers un hôpital de campagne, près de la place Tahrir, le 20 novembre 2011. (REUTERS)
par Marion Guénard, Intérim au Caire
publié le 21 novembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 21 novembre 2011 à 9h38)

L’air est saturé de gaz irritants. Des centaines de jeunes Egyptiens, le visage recouvert d’un foulard, les yeux humides, montent au front, des morceaux de pavés dans les mains. Depuis samedi, la place Tahrir a recouvré ses allures révolutionnaires. Les affrontements ont commencé vers 13 heures, après que des policiers antiémeute, casqués et armés de bâtons, ont délogé par la force quelques centaines de personnes installées sur la place.

Pour la plupart activistes et familles de victimes de la révolution de janvier, ces manifestants avaient décidé d’occuper une nouvelle fois la place, au lendemain d’une grande manifestation contre le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak. Par dizaines de milliers, les Egyptiens exigeaient un retour du pouvoir aux civils via l’organisation d’une élection présidentielle en avril et non en 2013 comme prévu par l’armée.

Cartouches.

Quelques heures plus tard, la situation s’est embrasée. Après avoir été repoussés dans plusieurs rues du centre-ville par la police, des milliers de manifestants ont repris la place Tahrir dans la soirée. Pendant plusieurs heures, manifestants et policiers se sont affrontés à coups de jets de pierre et de cocktails Molotov d’un côté, de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de cartouches de chasse de l’autre. (voir la vidéo)

Hier matin, les heurts continuaient, près de la place, non loin du ministère de l’Intérieur. Dans le nord du pays, Alexandrie