Chassé de Bani Walid mi-octobre avec le dernier noyau de ses fidèles, Saïf al-Islam al-Kadhafi, le dauphin autodésigné, visage mangé par la barbe, doigts bandés à la main droite, vêtu comme un touareg, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi par les combattants de la Brigade Khalid-Ibn-Walid de Zintan, dans le désert au sud-ouest de Sebha. Hier, en soirée, Tripoli célébrait également, à coups de rafales d'armes d'automatiques, la capture d'Abdallah al-Senoussi, beau-frère de Kadhafi et chef des services de renseignements, «l'homme qui sait tout de Kadhafi car Al-Senoussi c'est la boîte de Pandore du régime», confiait au moment de la chute de Tripoli un diplomate occidental. Al-Senoussi a été arrêté lui aussi dans la région de Sebha, et n'aurait opposé aucune résistance. Ce dernier, tout comme Saïf al-Islam, faisait aussi l'objet d'un mandat de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
Enlisés. Hier soir, il était impossible de savoir si Al-Senoussi a été vendu par un de ses proches. C'est en tout cas «un renseignement parvenu par un des propres hommes de Saïf al-Islam», selon des combattants de Zintan, qui aurait permis l'arrestation du fils le plus en vue de Kadhafi et des cinq hommes qui l'accompagnaient. Ils seraient tombés dans un piège : «On les a localisés il y a quelques jours et laissés s'enferrer. On les a pourchassés dans les sables mouvants», affirme celui qui se présente comme «officier».