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Libération
Analyse

Cohabitation à la tunisienne

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L’islamiste Jebali devient Premier ministre, et l’ancien opposant laïc Marzouki président.
publié le 22 novembre 2011 à 0h00

L’accord a été scellé in extremis, à quelques heures seulement de l’ouverture des travaux de l’Assemblée constituante, aujourd’hui. Un mois après l’élection des 217 députés, les trois partis qui formeront le nouveau gouvernement tunisien sont parvenus à s’entendre sur la répartition du pouvoir, notamment pour les trois postes clés : chef du gouvernement, présidences de la République et de l’Assemblée constituante. Le premier revient sans surprise à Hamadi Jebali, le secrétaire général d’Ennahda. Agé de 62 ans, membre fondateur présenté comme l’un des modernistes du mouvement, ila passé seize ans en prison. Le parti islamiste, arrivé loin devant les autres (89 sièges et 41,7% des voix), avait revendiqué le poste de Premier ministre dès les premiers résultats tombés. Hamadi Jebali n’a pas attendu pour enfiler le costume, multipliant les rencontres avec les forces vives de la société et les milieux économiques, répétant partout que son parti s’inscrivait dans le processus démocratique.

Tollé.«La société tunisienne convergera vers le centre, c'est la nature de la Tunisie d'être modérée et de rejeter les extrémismes», expliquait-il début novembre, devant le gratin du secteur touristique. Mais quelques jours plus tard, lors d'un meeting, il évoquait «un moment historique, un moment divin, une nouvelle étape civilisationnelle, si Dieu le veut, dans le sixième califat». Une référence à un régime religieux qui a créé un tollé et causé le retrait prov