La terrible dégradation du marché de l’emploi, conséquence de la crise économique, a pesé de manière décisive sur les élections législatives espagnoles. Le gouvernement socialiste a, dans un premier temps, été incapable de se rendre compte du degré de gravité de la crise, puis, dans un second temps, n’a pas su adopter les réformes structurelles avec la rapidité qu’exigeait la situation.
Le changement de majorité est essentiellement dû à l’échec politique du gouvernement de centre gauche qui a adopté trop tard les mesures nécessaires. Il faut aussi y ajouter le désarroi des citoyens face aux explications peu convaincantes du Parti socialiste lors du changement de cap de mai, au moment où les premières pressions des marchés financiers sur la dette publique espagnole se faisaient sentir et que l’Europe imposait des façons d’agir empêchant de maintenir les politiques keynésiennes de croissance de la consommation.
Dans ces conditions, l’opposition conservatrice s’est bornée à attendre, sans assumer les responsabilités des mesures adoptées, laissant simplement la situation se détériorer, ne cherchant même pas à formuler des propositions alternatives concrètes ou un brin novatrices. La victoire écrasante du Parti populaire aux élections locales de mai avait amplement confirmé l’efficacité d’une telle attitude.
La fin du terrorisme au Pays basque, cet événement aussi transcendantal, n’a eu aucune influence sur le vote de la population. Pas plus que le maintien des politiques sociales o