Il y a l'escalade verbale. «Pour le salut de ton peuple, de ton pays et de toute la région, quitte le pouvoir», a lancé hier le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, au président syrien Bachar al-Assad, qui fut son «ami», lui rappelant que «combattre contre son propre peuple ne relève pas de l'héroïsme mais de la lâcheté».
Il y a aussi la menace toujours plus précise de sanctions économiques, longtemps refusées par Ankara, à la différence des Européens et de Washington qui parlent maintenant d’arrêter la fourniture d’énergie électrique. Les autorités turques évoquent également de plus en plus clairement la création d’une zone tampon sous protection de l’armée turque en territoire syrien, afin d’accueillir les populations civiles fuyant la répression. Une idée déjà avancée en juillet, alors que 10 000 réfugiés avaient franchi la frontière dans la province de Hatay, l’ancien sandjak d’Alexandrette.
Tournant. Une telle opération serait «purement humanitaire», souligne-t-on au ministère des Affaires étrangères. Evoquée lors de la visite d'Alain Juppé à Ankara, cette intervention n'est encore qu'un simple scénario. «Outre un mandat onusien, les autorités turques veulent aussi le soutien politique de leurs alliés de l'Otan et un désir prononcé des acteurs régionaux, au premier rang desquels la Ligue arabe», explique Sinan Ulgen de l'Edam, un institut de recherches internationales. Mais le simple fait de mettre en avant cett