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Libération
De notre envoyé spécial

En Syrie, Homs gagné par la guerre civile

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La ville, fer de lance de la contestation du régime d’Al-Assad, est en proie à une radicalisation sanglante.
Manifestation contre le président syrien Bachar Al-Assad, à Homs le 21 novembre. (REUTERS)
publié le 23 novembre 2011 à 0h00

C’est la ville où se joue sinon la révolution syrienne, du moins une large partie de sa réussite ou de son échec. Troisième cité du pays, avec 160 000 habitants, Homs (à 160 km de Damas) défie depuis huit mois les forces d’élite du régime soucieuses de mettre au pas cette agglomération à la fois très conservatrice, industrielle, commerçante, riche et pluriconfessionnelle. Elle est même devenue le pivot de la rébellion, succédant dans ce rôle à Deraa, qui avait vu naître en mars l’intifada contre le régime et qui apparaît désormais épuisé. Cette révolte, longtemps pacifique, prend aujourd’hui une dimension armée avec la présence d’éléments de l’armée syrienne libre (ASL) et de nombreux déserteurs cachés dans les faubourgs. Les risques de confrontation armée sont d’autant plus graves que Homs est une importante ville de garnison, avec une académie militaire, où étudia d’ailleurs Bachar al-Assad à partir de 1992, quand son père décida d’en faire son successeur à la tête du pays.

Hier, dans la province de Homs, au moins neuf personnes ont été tuées par balles par «des tirs indiscriminés» des forces de sécurité, dont quatre adolescents à Al-Houlé, une localité proche de la grande ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Dans Homs même, trois civils ont été tués par balles. Lundi, deux enfants, âgés d'une dizaine d'années, avaient été tués dans le village de Tal Daol, à proximité de la ville, des chars ayant tiré à la mitrailleuse dans la rue principale so