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Libération
Décryptage

L’avenir européen de la Serbie se joue au Kosovo

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publié le 23 novembre 2011 à 0h00

Interrompu pendant trois mois, le dialogue entre la Serbie et le Kosovo, son ex-province dont elle ne reconnaît pas l’indépendance proclamée en 2008, a repris à Bruxelles sous les auspices de l’Union européenne (UE). Malgré les tensions persistantes dans la partie nord du Kosovo, peuplée à 95% de Serbes, qui refuse l’autorité de Pristina. Après deux jours de débats, les participants ont convenu hier de se revoir la semaine prochaine.

Pourquoi ce dialogue est-il si important ?

Le temps presse pour la Serbie qui doit faire preuve d'un esprit de coopération si elle veut recevoir le 9 décembre le statut tant attendu de candidat à l'entrée dans l'UE, qui lui a été pratiquement promis après l'arrestation cette année des derniers grands criminels de guerre. L'UE ne peut pas lui demander de reconnaître le Kosovo car 5 de ses 27 membres (Espagne, Grèce, Roumanie, Chypre et Slovaquie) ne l'ont pas fait. La plus sévère avec Belgrade, Angela Merkel, exige le «démantèlement de ses institutions parallèles» dans le nord du Kosovo, ce qui a rempli d'effroi les Serbes de la région qui craignent d'être abandonnés et de devoir s'enfuir comme les Serbes de Pristina après l'intervention de l'Otan en 1999. En fait, il s'agit d'institutions élues aidées par Belgrade qui finance santé, police et enseignement. Ce conflit ressemble à celui d'avant 1999, quand les Albanais refusaient de participer aux élections et organisaient leurs propres scrutins, leurs propres écoles et leu