«Ma réponse aux propositions de Tantaoui… Ma chaussure dans sa tronche», écrit une manifestante en colère sur Twitter. Sur la place Tahrir, la réaction aux promesses de l'armée ne s'est pas fait attendre. «Dégage !» ont scandé en une seule voix les manifestants, qui veulent voir le conseil militaire quitter immédiatement le pouvoir.
En fin d’après-midi, l’armée a pourtant accédé à la plupart de leurs revendications. Au terme d’une réunion qui a duré plus de cinq heures, le conseil militaire s’est résolu à fixer une date butoir à l’élection présidentielle. Le scrutin sera organisé avant fin juillet. Selon le plan de transition adopté jusqu’ici par l’armée, il ne devait pas avoir lieu avant début 2013, après la rédaction de la future constitution. Autre avancée envers les protestataires : la mise en place d’un gouvernement d’union nationale constitué de personnalités issues de plusieurs formations politiques. Sa composition devrait être connue dans les prochains jours.
Dissident. Pour l'heure, aucune information précise n'a été divulguée, notamment concernant l'ampleur du remaniement. Les militaires pourraient tout à fait se contenter de remplacer les ministres de l'Intérieur, Mansour el-Issaoui, et de l'Information, Oussama Heikal, tous deux dans le collimateur des manifestants. Le mouvement prodémocratie du 6 avril, qui avait initié la révolution de janvier, proposait hier matin depuis la place Tahrir trois noms pour le nouveau gouvernement.