Jean Ziegler réussit à faire partager au public toute son indignation. Dans le viseur du rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation des population de 2000 à 2008 : le libéralisme économique et toutes ses déclinaisons : firmes multinationales, institutions internationales (FMI, OMC, etc.), États-Unis. Tous responsables d’affamer les populations des 50 pays les plus pauvres.
Pour Ziegler, la flambée du court des denrées alimentaires empêche les pays de faire des réserves de nourriture, dans l'indifférence ; il faut donc traduire les spéculateurs « devant un grand tribunal pour crime contre l'humanité ». Autre problème, le dumping : « à Dakar, les fruits et légumes d'Europe sont deux à trois fois moins chers que les produits africains équivalents. Le paysan wolof qui s'épuise au travail n'a pas la moindre chance d'arriver au minimum vital ».
Enfin, le sociologue suisse incrimine la politique étatsunienne de développement des agrocarburants qui conduit à « la combustion de centaines de millions de tonnes de blé et de maïs » pour leur production. Or « brûler de la nourriture sur une planète où toutes les cinq secondes un enfant meurt de faim est tout à fait inadmissible ». Vague d'applaudissements dans le public, visiblement touché par l'intervention de Jean Ziegler.
« C'est un prophète » estime Jean-Christophe Rufin, « après qui il est difficile de passer ». L'écrivain et ancien ambassadeur de France à D