Le petit rond-point Victor-Emmanuel est bordé de palmiers dans le quartier chic de Smouha. C’est ici, non loin du commissariat central, que les révolutionnaires tentent de reproduire Tahrir. Là aussi, on trouve une tente, un hôpital de campagne et des slogans hostiles à l’armée… mais autour de la petite place, la circulation continue, comme si de rien n’était. Les manifestants, très jeunes pour la plupart, ne sont pas plus de 400.
Alexandrie a également son «front», près du poste de police, où une centaine d'adolescents jettent des pierres ou des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre. Lesquelles répondent par du gaz lacrymogène ou des billes. Postés sur le côté, une vingtaine de types, bâton à la main, tentent d'attraper ceux qui lancent des cailloux pour les livrer à la police. «On défend nos maisons. Ce ne sont pas des révolutionnaires, juste des casseurs», explique un contre-manifestant, qui se présente comme étudiant en droit. Bien que circonscrits, les affrontements ne sont pas moins violents : 2 morts et plusieurs dizaines de blessés, selon les chiffres officiels.
Moteur de la fronde en janvier, Alexandrie n’est plus que l’ombre de Tahrir. Pourquoi la ville ne s’embrase-t-elle pas ? Lors de la première révolution, une bonne partie de la colère des habitants était dirigée contre le gouverneur, Adel Labib, accusé, entre autres, de détournement de fonds.
Mais, aujourd'hui, beaucoup veulent croire dans le processus démocratique en cours. «On a obtenu des é