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Libération

L’irresponsabilité européenne

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publié le 30 novembre 2011 à 0h00

On accuse les marchés, les banques, leur irrationalité moutonnière et leur course au profit immédiat.

On a raison de le faire car ce sont les banques sauvées par l’argent public en 2008 qui mettent aujourd’hui les Etats européens à genoux en leur donnant des leçons de vertu budgétaire mais les banquiers ne sont pas seuls coupables de la crise où l’Europe s’enfonce.

Les banques croient, après tout, défendre leurs intérêts qui sont également ceux des épargnants, petits et grands. Elles voient l’endettement des pays de l’Union grever leurs capacités de remboursement, constatent que les politiques de rigueur ne feront qu’alourdir cet endettement en freinant la croissance et se détournent, donc, d’emprunteurs de moins en moins fiables ou minimisent leurs risques en leur imposant des taux d’intérêt toujours plus élevés. Elles ne font, par là, qu’aggraver une crise qui finira par se retourner contre elles mais que dire, gauche comprise, des dirigeants européens et, en premier lieu, d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy ?

Aux commandes des deux premières puissances de l’Union, la chancelière et le Président sont à la manœuvre. Dans cette crise, tout dépend d’eux mais ni l’une ni l’autre ne se hissent à la hauteur de l’enjeu.

Après avoir sous-estimé les dangers pendant deux ans et systématiquement retardé les décisions à prendre, après avoir ainsi mené l’Union au bord du gouffre, la chancelière joue maintenant avec le feu. Bien qu’elle ne puisse pas ignorer qu’il n’y a pas d’autres moyen