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Des opposants à Kadhafi ont été espionnés avec du matériel français pendant des années

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Le logo du groupe informatique français Bull dont Amesys est l'une des filiales. (© AFP MEHDI FEDOUACH)
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publié le 1er décembre 2011 à 14h30
(mis à jour le 1er décembre 2011 à 14h37)

Les courriels de sept personnalités de l'opposition libyenne en exil, résidant au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, ont été espionnés dans ces pays, par un système d'interception et de surveillance vendus à la Libye de Kadhafi par une société française, révèle jeudi le site Owni.fr.

Ce site a travaillé en partenariat avec l'organisation Wikileaks qui a dévoilé ce jeudi près de 1.100 documents provenant des industriels spécialisés dans la surveillance et l'interception des télécommunications, auxquels la société française Amesys, du groupe Bull, appartient.

Des éléments, mis en ligne jeudi par Owni.fr, montrent, selon le site, qu'Amesys ne s'est pas contentée de vendre ce matériel, mais s'est impliquée dans le fonctionnement des logiciels aux côtés des services de sécurité libyens. Selon Owni.fr, les employés de la société française possédaient une liste des personnes sous surveillance.

40 adresses e-mails d'opposants ou de sympathisants de l'opposition apparaissent dans une capture d'écran publiée par Owni.fr parce qu'ils appartiennent au schéma relationnel d'un opposant libyen basé en Grande-Bretagne, surveillé par le régime de Kadhafi parmi des dizaines de milliers d'autres.

Cet opposant, dont les correspondances électroniques ont été espionnées, est Mahmud Nacua, écrivain et intellectuel de 74 ans, l'un des pères fondateurs de l'opposition libyenne en exil