Viendra, viendra pas ? Le Pakistan maintient le suspense sur sa participation à la conférence internationale sur l’Afghanistan du 5 décembre en Allemagne, après avoir annoncé sa décision de la boycotter, en représailles à la bavure de l’Otan qui a tué 24 de ses soldats, samedi. Si Islamabad, l’un des acteurs majeurs du «grand jeu» qui se déroule autour de ce pays et partenaire incontournable dans toute solution négociée, ne venait pas à Bonn, l’événement n’aurait plus grand sens. Déjà que l’intérêt de la conférence, destinée à examiner l’engagement à long terme de la communauté internationale, et où 91 délégations sont attendues, n’est guère évident, puisque l’insurrection n’y sera pas représentée, malgré la volonté de Berlin.
Hier, les Etats-Unis ont appelé le Pakistan à revenir sur sa décision, Hillary Clinton réitérant la position de Washington qui déplore un accident «tragique» et promet une enquête «aussi rapide et détaillée que possible». Mais aucune excuse n'a été présentée alors qu'elles sont jugées indispensables par les analystes pakistanais pour que le gouvernement revienne sur ses représailles.
Signe que la colère pakistanaise n’est pas retombée, l’état-major a lancé hier, via la presse, de nouvelles accusations contre les forces occidentales. Selon le général de division Ishfaq Nadeem, directeur des opérations militaires, les hélicoptères américains ont continué à attaquer les deux postes pakistanais après que l’Otan a été informée de leur mépris