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Décryptage

En Russie, l’Etat s’aggrave

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Absence de contre-pouvoir, services secrets omniprésents, parti quasi unique… Plongée au cœur du système russe avant les législatives de dimanche.
publié le 2 décembre 2011 à 0h00

Une centaine de millions d’électeurs russes se rendront dimanche aux urnes pour élire leurs députés à l’issue d’une campagne terne marquée par une petite montée de la tension ces derniers jours. Les «révolutions de couleur», rose (Géorgie) ou orange (Ukraine), restant la hantise du Kremlin, pas moins de 50 000 policiers seront mobilisés pour maintenir l’ordre à Moscou le jour du scrutin.

à quoi sert la Douma qui renouvelle dimanche ses 450 députés ?

La cause est entendue : à rien. Il ne s'agit que d'une chambre d'enregistrement dominée aux deux tiers par Russie unie, le parti de l'ex-chef de l'Etat Vladimir Poutine, candidat du pouvoir à un nouveau mandat à la présidentielle de mars. Même la très timide OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) avait reconnu en 2007, lors des précédentes législatives, les premières à se tenir au scrutin proportionnel de listes avec un seuil de 7%, que cette élection n'était «pas équitable» et qu'elle s'était tenue dans des conditions «limitant le pluralisme». L'avis n'a pas été suivi d'effet, encore moins de sanctions. La Douma, avec quatre partis dont un seul - le Parti communiste - peut à la limite se dire d'opposition, n'est plus qu'un décorum. Des oripeaux qui permettent encore à la Russie de s'asseoir à la même table que les démocraties occidentales. Ce à quoi la classe dirigeante, qui envoie ses enfants dans les meilleurs collèges britanniques, suisses ou français, tient beaucoup.