«Je ne sais pas pour qui j'irai voter, mais certainement pas pour cette bande de menteurs qui nous inondent de leur propagande et ne savent que faire des promesses», s'emporte Alexei, un quinquagénaire bourru, en se détournant d'une affiche qui appelle à voter pour Russie unie. Cette réaction traduit l'exaspération générale face à un «parti d'escrocs et de voleurs» (des qualificatifs devenus courant), qui en tant que formation du pouvoir a de facto le monopole de l'espace médiatique et public partout dans le pays.
La cote de Russie unie est pourtant en baisse. Seulement 51% des sondés lui manifestent son soutien, ce qui devrait lui faire perdre la majorité qualifiée des deux tiers à la Douma. Cette dégringolade va de pair avec la baisse de popularité de Vladimir Poutine, le chef du parti, et de Dmitri Medvedev, le président sortant. Le premier a entrepris depuis quelque temps de distancier son image d’une formation désavouée. En tant que candidat à la présidence (son élection au mois de mars est certaine mais il a cependant besoin d’une majorité lui garantissant l’obéissance de la Chambre basse). Dimanche, lors d’un congrès digne de l’époque soviétique, Poutine a prévenu la direction de son parti : seule une assemblée homogène permettra au pays d’affronter les crises à venir.
«Impunité». C'est pour cela, entre autres, que Russie unie multiplie les «efforts» pour garantir les scores. Les procédés les plus répandus, à Moscou comme en p