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Analyse

«La Russie aux Russes», ode électorale des législatives

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Alors que l’opinion est gagnée par un sentiment xénophobe, la campagne pour le scrutin de dimanche a connu une débauche de rhétorique nationaliste.
publié le 3 décembre 2011 à 0h00

La Russie vote dimanche pour élire les 450 députés du Parlement (Douma). Sans véritable enjeu ni débat. A l’exception d’un seul thème : la «question russe». D’une manière où d’une autre, tous les partis en lice se sont fait l’écho d’un sentiment grandissant au sein de la société : alors que les Russes sont le peuple titulaire de la Fédération de Russie, ils seraient discriminés au profit des minorités nationales. Depuis l’émeute de décembre 2010, quand 5 000 supporteurs de foot sont venus hurler leur rage et tabasser des étrangers devant le Kremlin, on ne parle plus que de la recrudescence du nationalisme en Russie.

La «Marche russe» (défilé de tous les mouvements d’extrême droite) du 4 novembre n’a pas rassemblé les dizaines de milliers de manifestants escomptés, mais elle a été soutenue par un champion - jusque-là - de l’opposition libérale, l’avocat et blogueur Alexei Navalny, célèbre pour sa croisade contre la corruption du pouvoir. Ces débordements demeurent marginaux, malgré le tapage médiatique qui les entoure, mais ils ont été interprétés comme les symptômes de l’approfondissement des tensions interethniques et de la radicalisation d’une nouvelle forme d’opposition au Kremlin.

Immigration. Malgré les craintes, Moscou n'est pas devenu le théâtre sanglant d'affrontements entre skinheads et «basanés», et les crimes racistes sont même en légère baisse, selon les analyses de l'ONG Sova. Néanmoins, les derniers sondages de l'institut indépendant Levada indiq