Les élections législatives russes se tiennent ce week-end. Spécialiste de la géopolitique de l’Europe orientale et de la Russie, Pascal Marchand nous guide à travers Moscou.
Parmi les différents lieux de pouvoir, quelles sont les particularités de la Douma ?
La Douma, ou Chambre basse, partage le pouvoir législatif avec le Conseil de la fédération, ou Chambre haute. Elle est élue au suffrage universel direct, alors que le Conseil de la fédération est composé de deux représentants de chacun des 83 «sujets» (subdivisions administratives de la Russie). Moscou abrite donc, dans un espace restreint, les deux chambres du pouvoir législatif mais aussi le pouvoir exécutif. Le président réside au Kremlin, avec son administration. Il a un représentant dans chacun des 8 okrougs (districts) fédéraux qui chapeautent les 83 «sujets». Celui de l’okroug fédéral du Centre, et ses services, résident à Moscou. Le Premier ministre dirige le gouvernement et ses différents ministères depuis la Maison Blanche (due à la couleur du bâtiment). Il ne faut pas oublier les pouvoirs locaux de Moscou : la mairie et la Douma municipale du «sujet» de Moscou-ville, mais aussi le gouverneur et la Douma de l’oblast de Moscou-«campagne».
La Douma, dominée par le parti au pouvoir, Russie unie, largement favorisé par la loi électorale, peut passer pour une simple chambre d’enregistrement. La réalité est plus subtile. Jusqu’en 1991, la Russie n’a jamais connu le moindre embryon de vie démocratique. La «démocratie» russe est «administrée», «dirigée». Elle est évidemment très perfectible comparée à la