La seule question qui obsède véritablement l’Afghanistan, les Etats-Unis et les alliés engagés dans ce pays, c’est le retour possible, voire probable, des talibans, à l’issue du retrait de l’Otan, fin 2014. Or, cette question ne sera pas, ou quasiment pas, abordée à la conférence internationale sur l’Afghanistan, qui s’ouvre aujourd’hui à Bonn, en présence d’une centaine de délégations. Les insurgés ne seront pas représentés. Pas plus que le Pakistan, protecteur historique des talibans et partenaire incontournable de tout processus de paix, qui a boycotté la réunion en représailles d’un récent bombardement de l’Isaf (les forces de l’Otan) de son côté de la frontière qui a tué 24 soldats pakistanais, selon Islamabad.
Réconciliation. Sans ces deux acteurs majeurs, à quoi peut bien servir cette seconde conférence de Bonn, qui intervient dix ans après celle qui avait consacré la chute du régime taliban (1996-2001) et l'avènement d'un Afghanistan nouveau dirigé par le futur président Hamid Karzaï ? A peu de chose. On parlera réconciliation. Mais, en l'absence des insurgés et de leurs parrains pakistanais, celle-ci va paraître bien théorique, la déclaration finale devant essentiellement rappeler, en termes généraux, l'engagement de la communauté internationale auprès de l'Afghanistan après 2014. «Je ne m'attends pas à grand-chose sur la réconciliation […], pas à grand-chose d'autre que l'affirmation que le gouvernement afghan, soutenu par la communauté internat