Menu
Libération
Reportage

A Tunis, laïques et islamistes se tiennent tête

Article réservé aux abonnés
Depuis des jours, militants de gauche et religieux se font face sur fond de tractations politiques.
Devant le Parlement de Tunis, samedi, 2011. (REUTERS)
publié le 5 décembre 2011 à 0h00

Pour éviter tout incident, les deux rassemblements ont été séparés. Divisés en deux camps, chacun de son côté de la route, ils sont tenus à petite distance par un cordon de police et quelques militants d’Ennahda. Samedi, devant le palais du Bardo, siège de l’Assemblée constituante, islamistes et «progressistes» tunisiens ont donc manifesté face à face. Conséquence du débat politique qui, depuis le 14 janvier, s’est polarisé entre laïques et islamistes, la confrontation s’est finalement déroulée sans grands heurts.

La polémique Persepolis, deux semaines avant l'élection du 23 octobre, avait déjà donné lieu à une confrontation par manifestations interposées. Cette division a resurgi de plus belle cette semaine, à la faveur de deux événements, mais aussi du vide politique. Car six semaines après les élections, la «troïka» formée par les islamistes d'Ennahda, et les deux partis de gauche Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR), n'a toujours pas formé de gouvernement.

Sit-in. A gauche, la mobilisation a démarré mardi, contre le projet de «petite Constitution». Le texte, qui régit la répartition provisoire des pouvoirs, prévoyait, dans sa première version, de doter le Premier ministre - poste attribué à Ennahda - de l'essentiel des prérogatives, au détriment du futur président de la République, Moncef Marzouki (CPR). La bataille s'est jouée à l'intérieur du Bardo, où le CPR a obtenu quelques concessions de la part d'Ennahda. Les partisans de la min