L'alerte a été donnée par le rédacteur en chef de l'Echo de Moscou, Alexeï Venediktov : le site de sa radio, qui assure une couverture indépendante de l'actualité et héberge des blogs critiques à l'égard du pouvoir, ne fonctionnait plus ce dimanche matin à l'heure où les Moscovites s'apprêtaient à élire les députés de la Douma. Il a aussitôt réagi sur Twitter : «Cette attaque le jour des élections est de toute évidence une tentative de gêner la publication d'infos sur les fraudes» qui auraient entaché un scrutin où le parti de Poutine a recueilli 48,5% des voix, perdant presque 100 sièges et la majorité absolue à la Douma, selon les premières estimations.
Les sites du quotidien Kommersant et du magazine d'opposition The New Times étaient également inaccessibles ou tronquées. Et il fut impossible, toute la journée, de se connecter à la «carte des fraudes» (kartanarusheny.ru) et au site de l'ONG Golos, qui avaient recensé 5 000 cas de manipulations pendant la campagne. «Nous n'avons jamais subi une telle pression», commente Lilya Shibanova, directrice de l'organisation qui surveille depuis plusieurs années les élections russes.
«Menace». Il y a trois jours, Shibanova a été retenue pendant douze heures aux douanes de l'aéroport de Moscou et forcée d'y laisser son ordinateur portable. «Nos boîtes mail sont saturées de spam, on est submergés d'appels anonymes qui empêchent les vrais appels de passer, nos observateurs sont int