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Libération
Reportage

Percée des religieux radicaux en Egypte

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Au premier tour des législatives, le parti salafiste El-Nour crée la surprise avec 25 % des voix.
par Marion Guénard
publié le 5 décembre 2011 à 0h00

Une vague islamiste, des libéraux en déroute : le premier bilan de la première phase des législatives - les premières élections organisées depuis la chute d’Hosni Moubarak en février - ne fait pas dans la nuance. Il n’est pourtant pas sans surprise. Les Frères musulmans, via leur parti, Liberté et Justice, sont certes arrivés en tête avec plus de 36% des voix. Un large score qui n’a étonné personne : première force d’opposition sous le régime de l’ex-raïs, les Frères avaient une longueur d’avance sur les autres formations. En revanche, les salafistes ont créé, eux, la surprise. Leur parti, El-Nour, a fait ainsi une percée inattendue, remportant près de 25% des suffrages et faisant mentir les pronostics qui le créditaient de 5 à 10% seulement. Ces deux mouvements islamistes devancent donc le Bloc égyptien, une coalition de partis libéraux et laïcs, qui n’a réussi à séduire que 13% des électeurs.

Prudents. Si ces résultats dessinent dans les grandes lignes les forces politiques du futur Parlement, rien n'est encore définitif. Seul un tiers du pays a voté. Quelque 23 millions d'Egyptiens sont appelés aux urnes les 14 décembre et 3 janvier, notamment dans les provinces du Delta ou de Haute-Egypte, connues pour être des bastions islamistes. Par ailleurs, ces résultats en pourcentage ne concernent que le scrutin de liste, qui représente les deux tiers des sièges de l'Assemblée. Le tiers restant est élu au scrutin uninominal.

Pour l'heure, il est donc impossible de s