La Belgique a fini sous la pression extérieure par surmonter une crise d'une durée record, sans régler pour autant les problèmes de fond entre francophones et néerlandophones ainsi que le montre la progression continue des indépendantistes flamands dans les sondages.
Nommés mardi soir par le roi Albert II, le nouveau Premier ministre, le socialiste Elio Di Rupo, ses 12 ministres et ses 6 secrétaires d'Etat devaient prêter serment dans l'après-midi, 541 jours après les élections législatives du 13 juillet 2010. Du jamais-vu dans un pays pourtant habitué aux tensions politiques.
Cette entrée en fonction réjouira le souverain belge, qui s'était dit, en juillet dernier, "affligé par la plus longue durée, de mémoire d'homme, de formation d'un gouvernement". Un triste record mondial ravi par la Belgique à l'Irak. Pour autant, l'arrivée du premier chef de gouvernement socialiste et francophone depuis trente-huit ans, due en grande partie aux pressions des marchés financiers et de l'Union européenne, ne soulève qu'un enthousiasme modéré dans le pays.
Tractations, d'apothicaires
Cela s'explique tout d'abord par la durée même de la crise, dont les multiples épisodes - démissions en chaîne des personnalités chargées de former le gouvernement, querelles byzantines sur la réforme des institutions du royaume, tractations d'apothicaires sur les postes ministériels - ont lassé la population, confrontée comme partout en Europe à des difficultés économiques croissantes et inquiète des coupes dans les dépenses et d