Ils affichent une stratégie commune pour sauver l'euro. Mais, en dépit du succès du couple «Merkozy» sur «l'union budgétaire», les divergences entre Paris et Berlin restent bien réelles. Elles l'ont été sur les mesures d'urgence, et plus encore sur la méthode. Elles le restent sur leur vision du futur de l'Union. «La chancelière Angela Merkel ne cherche pas seulement à arrêter la crise mais à la résoudre», résume Ferdinand Fichtner du DIW, l'un des plus prestigieux centres de recherche économique outre-Rhin. Révélateur à cet égard, le discours prononcé par la chancelière, vendredi, devant le Bundestag où, maniant la métaphore du marathon, elle rappelait que «celui qui réussit n'est pas nécessairement celui qui part le plus vite». Et de marteler devant les députés que «celui qui a une vision d'ensemble de la course peut tenir la distance». Un ton à l'opposé de celui de Nicolas Sarkozy.
Gardienne. Plus encore que les différences de caractère entre dirigeants, ce sont deux cultures politiques qui s'opposent : l'une fondée sur la réactivité dans un système où le chef de l'Etat a de fait l'essentiel des pouvoirs entre les mains, l'autre basée sur le respect des règles du droit et du débat démocratique, dans un régime parlementaire sous surveillance de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, gardienne d'une Grundgesetz - Loi fondamentale garantissant la souveraineté du peuple, et notamment le dernier mot aux députés sur les quest