En août, la plus glamour des femmes politiques d'Europe de l'Est est jetée en prison. Harcelée depuis son échec électoral de 2010, l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko se sait menacée. Dans un message confié à son avocat, elle écrit : «Je n'ai pas l'intention de me suicider.» Une allusion aux disparitions étranges intervenues au cours des dernières années en Ukraine. Aujourd'hui, alors que son état de santé s'est dégradé, son avocat accuse les autorités de la «conduire à la mort».
Un lourd contentieux
Nouvelle affaire trouble ou simple exercice de communication ? Jeudi dernier, le procès en appel de Ioulia Timochenko s’est ouvert en son absence. Selon ses avocats, elle souffre de fortes douleurs au dos et ne peut pas marcher. De toute façon, cette procédure suscite peu d’espoirs chez ses partisans car l’opposante fait déjà face à de nouvelles charges, dont l’une l’implique dans le meurtre d’un député et de sa femme en 1996. Elle fait aussi l’objet d’une enquête sur des malversations financières présumées datant des années 90.
L'ancienne égérie de la révolution orange n'est pas sans soutien à Kiev : le 27 novembre, quelques milliers de sympathisants sont venus chanter sous ses fenêtres. C'était son 51e anniversaire, son premier en prison. Ioulia Timochenko a été condamnée, en octobre à Kiev, à sept ans de prison pour «abus de pouvoir». Pas assez, donc, aux yeux de ses accusateurs.
Ce harcèlement judiciaire n'est pas sans