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Analyse

Le Congo-Kinshasa face à lui-même

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Dans l’attente du nouveau président de la RDC, la communauté internationale redoute des combats entre les camps Kabila et Tshisekedi.
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

«L'un, le président sortant, Joseph Kabila, a tout à perdre. L'autre, l'opposant historique, Etienne Tshisekedi, n'a plus rien à perdre.» Ainsi résumée par un observateur étranger, l'équation congolaise semblait hier sans solution. Aucun des deux principaux candidats à la présidentielle du 28 novembre n'est prêt à accepter son éventuelle défaite, menaçant de conduire la République démocratique du Congo (RDC) tout droit vers l'abîme. Une régression qui serait terrible pour un pays encore convalescent.

Hier soir, alors que les Congolais attendaient fébrilement l'annonce des résultats du scrutin promis par la Commission électorale indépendante (la Céni), cette dernière annonçait qu'ils seraient reportés de 48 heures. De son côté, la communauté internationale a multiplié les appels au calme. Mais, preuve du pessimisme ambiant, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a déclaré hier «suivre de très près» la situation en RDC, ajoutant : «Nous ne tolérerons aucun recours à la violence.»

Va-tout. Un tel avertissement peut-il permettre d'éviter le scénario catastrophe ? C'est peu probable tant les esprits sont polarisés. A 78 ans, Tshisekedi mène son dernier combat. Ministre sous le règne de Mobutu dans les années 70, avant de rompre avec le défunt maréchal au tournant des années 80 et de s'opposer à son tombeur, Laurent-Désiré Kabila (assassiné en 2001), puis à son fils Joseph, le vieil opposant sait qu'il jou