Il ne ressemble pas à un homme qui «pourrait être avec dix femmes à la fois», a dit à son propos le président russe Vladimir Poutine. Et, pourtant, malgré son allure de grand-père débonnaire, l'ex-président israélien Moshe Katsav, 66 ans, a définitivement conquis hier le titre de «président-violeur», comme l'avaient surnommé les médias après sa condamnation. A l'issue d'une saga judiciaire de plus de cinq ans, Katsav, qui a exercé les plus hautes fonctions honorifiques en Israël de 2000 à 2007, a été écroué pour purger une peine de sept ans de prison ferme. Entre autres agressions sexuelles, il a été reconnu coupable d'avoir violé deux de ses collaboratrices à l'époque où il était ministre du Tourisme, dans les années 90. C'est la première fois qu'un président israélien est emprisonné, et qu'une personnalité politique du pays est condamnée à une peine aussi lourde pour des délits sexuels.
L’emprisonnement de l’ancien chef d’Etat a été accueilli comme une victoire par les organisations israéliennes de défense des droits des femmes. Mais une proportion non négligeable de citoyens vouent encore à Moshe Katsav une certaine affection, sensibles à son image d’outsider ayant réussi une spectaculaire ascension sociale et de défenseur des laissés-pour-compte. Juif séfarade originaire d’Iran, issu d’un milieu modeste, ce religieux pratiquant, père de cinq enfants, avait réussi à gravir les échelons, malgré son manque de charisme. Après avoir occupé plusieurs postes mi