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Libération

La politique suédoise à bulletins ouverts

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Depuis 1975, les étrangers ont le droit de voter et de se présenter aux scrutins locaux.
publié le 8 décembre 2011 à 0h00

Même dans leur fief de Malmö, au sud du royaume, les sociaux-démocrates suédois ont eu du mal à mobiliser, lors des élections générales (législatives et scrutins locaux) de septembre 2010. Quelques jours avant le scrutin, le député Luciano Astudillo faisait du porte-à-porte dans les quartiers populaires, à forte concentration d'immigrés, pour rappeler que les étrangers avaient le droit de voter aux élections locales. «Beaucoup sont très sensibles à notre cause, expliquait le parlementaire, mais ils ne se déplacent pas. Certains parce qu'ils ne savent pas qu'ils peuvent. Les autres, parce qu'ils pensent que cela ne changera rien.»

«Confiance». En Suède, les étrangers ont le droit de voter aux élections municipales et régionales depuis 1975. Seule condition : résider depuis au moins trois ans dans le pays. La réforme a été adoptée à l'unanimité par le Parlement. «C'était une mesure parmi d'autres, qui devaient faciliter l'intégration, explique le politologue Magnus Dahlstedt. En votant, les étrangers développeraient un sentiment de confiance à l'égard du système politique et de leurs gouvernants. Cela renforcerait leur sentiment d'appartenance à la société suédoise.»

En 1976, lors du premier scrutin suivant la réforme, 60% des électeurs étrangers sont allés voter, contre 90% des électeurs suédois. «Certains y voyaient un bon résultat. D'autres pensaient que les chiffres s'amélioreraient avec le temps», raconte Dahlste