Le président ivoirien, Alassane Ouattara, ne peut plus se passer de son Premier ministre, Guillaume Soro. Au point de susciter cette interrogation récurrente parmi les observateurs de la Côte-d’Ivoire à la veille des législatives de dimanche, les premières depuis la chute de Laurent Gbagbo : qui est l’homme fort du pays ? Alassane Ouattara, élu au suffrage universel il y a un an et adoubé par l’ensemble de la communauté internationale? Ou Guillaume Soro, l’ancien chef de file des rebelles qui ont mis en coupe réglée la moitié nord du pays depuis près de dix ans ?
Lors du voyage de Claude Guéant à Abidjan, en octobre dernier, le chef de l’Etat ivoirien lui a confié qu’il reconduirait son Premier ministre après le scrutin. A 39 ans, Guillaume Soro pourra se prévaloir, pour la première fois, de l’onction des urnes : il est sûr d’être élu haut la main député à Ferkessédougou, dans le nord du pays, sous les couleurs du parti présidentiel, le RDR (Rassemblement des républicains).
Garde prétorienne pour Soro
En vertu d’un pacte avec son allié, Alassane Ouattara aurait pourtant dû nommer un chef de gouvernement issu des rangs du Parti démocratique de Côte-d’Ivoire (PDCI) après la présidentielle d’il y a un an. Mais depuis, l’application de cet accord est sans cesse repoussé.
C’est un drôle de duo, aux profils très tranchés, qui préside aux destinées de l’ancienne colonie française. Agé de 68 ans, Alassane Ouattara est un homme aux manières policées, qui a fait la majeure partie de sa carrière au sein des institut