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grand angle

Sahel, la bataille des otages

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Intermédiaire blessé, rivalités entre négociateurs, nouveau rapt de Français… Les attaques d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) provoquent de fortes tensions, y compris entre Bamako et Paris.
L'hôtel Dombia, où ont été enlevés deux Français, le 24 novembre à Hombori, au Mali. (AFP)
publié le 9 décembre 2011 à 0h00

«Tout est à refaire.» De l'aveu même des proches du dossier, les négociations avec Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient, depuis plus d'un an, quatre otages français dans le Sahel, sont au point mort. Et leurs familles peuvent légitimement s'inquiéter. Car fin novembre, en quelques jours, la situation s'est considérablement dégradée. Après la mise hors jeu d'un négociateur mandaté par Paris, blessé par des militaires maliens, deux autres ressortissants français ont été enlevés au Mali et trois touristes occidentaux ont, à leur tour, été kidnappés. Hier, dans un communiqué non authentifié transmis à l'AFP, Aqmi revendiquait ces deux opérations. Libération reconstitue le fil de ces événements marqués par des rivalités entre les différents acteurs de ce drame.

Le coup de tonnerre de «Paris-Match»

Pour ceux qui suivent de près le dossier des otages du Sahel, la double page de Paris-Match du 10 novembre fait l'effet d'une bombe. Son auteur, Patrick Forestier, raconte les déboires de deux équipes françaises rivales qui tentent d'obtenir la libération des cinq compatriotes et de deux étrangers enlevés à la mi-septembre 2010 par Aqmi à Arlit, une ville du Nord-Niger où Areva exploite, depuis la fin des années 60, des gisements d'uranium vitaux pour l'Hexagone. Des salariés de la compagnie du nucléaire civil et de l'un de ses sous-traitants, Satom (une filiale du groupe Vinci).

Au lendemain du rapt, une première équipe - structurée autour des réseaux d'Air France, traditionnellement