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Libération
Récit

Tripoli ne veut plus être le terrain de joutes des milices

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Auto-investis d’une mission de maintien de l’ordre, les ex-rebelles sèment le trouble dans les rues. Ils sont sommés de quitter la capitale d’ici au 20 décembre.
Des miliciens libyens, le 3 décembre, aux funérailles d'un de leurs chefs mort dans des combats contre une autre milice de Tripoli. (REUTERS)
publié le 9 décembre 2011 à 0h00

L'ultimatum du Premier ministre libyen, Abdel Rahim al-Kib, court jusqu'au 20 décembre. A cette date, les milices armées, formées d'ex-rebelles ayant participé à la chute du régime Kadhafi, devront avoir quitté Tripoli. Si elles n'obtempèrent pas, le gouvernement a prévenu qu'il bouclerait la ville. La mesure semble avoir bien été accueillie par la population. Une manifestation de soutien rassemblant plus de 2 000 personnes, essentiellement des civils et des policiers, a été organisée mercredi sur la «place des Martyrs», au centre de la capitale. Les slogans et banderoles étaient sans équivoque : «Nous ne voulons plus d'armes à Tripoli, le peuple veut la sécurité.» Des rassemblements similaires devraient être organisés jusqu'au 20 décembre. «Il y a un ras-le-bol grandissant de la population vis-à-vis des milices, confirme un diplomate en poste. Les gens veulent que la sécurité soit assurée par l'armée et par la police, pas par des jeunes qui ne répondent qu'à leur commandant.»

Raids. Personne ne connaît le nombre exact de miliciens déployés dans les rues de Tripoli. Mais ils sont au moins plusieurs milliers, principalement originaires de Misrata, Zintan (nord-ouest) et de la capitale. Leurs katibas - brigades - ont participé à la prise de Tripoli, fin août. Puis, elles se sont chargées de la sécurité de la ville, établissant des barrages et menant des raids pour arrêter les anciens dignitaires du régime. Autant de prérogatives que les ex-reb