La bombe était cachée au milieu des ordures qui jonchent le bord de la route. Déclenchée au passage de la jeep des soldats de l’ONU en périphérie de Tyr (80 km au sud de Beyrouth), elle a blessé cinq Casques bleus français et deux civils. Quelques heures après l’explosion, on ne voit plus qu’un cratère, d’environ un mètre de long sur un de large, et d’une profondeur analogue, entouré par un cordon de sécurité. Quant à la jeep blanche siglée en grosses lettres «UN», très endommagée, elle est sur le point d’être emportée par une dépanneuse.
Depuis son appartement, au premier étage de l'un des quelques immeubles modernes à proximité, Ali Hashim était aux premières loges. «Lorsque j'ai entendu l'explosion, vers 9 h 30, j'ai cru que nous étions bombardés par les Israéliens, raconte cet homme d'affaires. Mais j'ai couru à la fenêtre et vu la voiture de la Finul…»«Le son était très fort, renchérit Salam, son épouse. Un immense nuage noir est entré dans la maison. Il a fallu nettoyer le balcon au moins quatre fois pour faire partir la poussière.» Plusieurs vitres de l'appartement ont aussi volé en éclats.
Dehors, Ali Hashim a essayé de venir en aide aux militaires : «J'en ai vu deux avec du sang sur le visage. Une femme soldat était aussi en train d'essayer de porter secours à un homme, allongé sur le sol. J'ai regardé leurs écussons et vu qu'ils étaient français.» Sur les cinq Casques bleus français - ils sont actuellement 1 300 présents au Sud-Lib