Malgré un apparent retour à la normale depuis la victoire d’Alassane Ouattara, c’est avec appréhension que les Ivoiriens envisagent de se rendre à nouveau aux urnes ce dimanche. Mercredi, trois enfants ont été victimes d’un tir de roquette qui visait peut-être les préparatifs d’un meeting électoral voisin. Cela s’est passé dans la commune de Grand-Lahou, à une centaine de kilomètres d’Abidjan, la capitale économique. Immédiatement, le gouvernement a accusé des proches de l’ancien président Laurent Gbagbo, désormais incarcéré à la Cour pénale internationale de La Haye (Pays-Bas), d’avoir fomenté cet attentat, l’incident le plus grave de cette campagne.
Ce scrutin est boycotté par le parti de Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), de la même façon que le parti de l’actuel président avait boudé les dernières législatives, il y a onze ans.
Les élections de dimanche sont pourtant censées refermer la parenthèse de cette décennie tragique, dans un pays qui avait si longtemps fait figure de modèle de développement en Afrique. Il y a tout juste un an, l’élection présidentielle - la première en onze ans - faisait éclater les tensions qui gangrenaient la Côte-d’Ivoire depuis la prise du pouvoir par Gbagbo, en octobre 2000. Refusant de reconnaître sa défaite, il avait lancé ses miliciens à la poursuite des ressortissants du nord, soupçonnés d’être «complices» de son rival Ouattara, comme les forces rebelles installées dans le nord du pays depuis 2002.
Terrain vague. Vi