Il était parmi les opposants les plus farouches à Ben Ali. Parmi les premiers à s’élever contre lui. De ceux qui ont vite vu que le régime dictatorial ne pourrait jamais se réformer. Qu’il fallait juste l’abattre. A 66 ans, Moncef Marzouki, élu par 153 des 217 députés de l’assemblée constituante, a pris ce lundi soir la place de son ancienne bête noire. (voir la vidéo)
«Vous m'avez fait confiance pour représenter un peuple, un Etat et une révolution. A tous ceux qui m'ont fait confiance, je dis que je vais tout faire pour être à la hauteur de cette confiance», a déclaré le nouveau dirigeant.
Un président atypique pour la nouvelle Tunisie. « Un vieux renard », sourit un habitant du bassin minier de Gafsa. Un neurologue pour soigner une Tunisie traumatisée par cinquante ans de despotisme, soulignent certains. Un intellectuel trilingue, brillant orateur et auteur de plusieurs ouvrages, pour succéder au «président bac moins trois», ainsi que les Tunisiens surnommaient Ben Ali. Un président sans cravate, qui n'a toujours pas adopté le costume de rigueur dans le milieu. Ces derniers temps, il préfère arborer au revers de sa veste un pin's de Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur de légumes qui s'immola à Sidi Bouzid.